C'était un 25 janvier... 1990 !
Une forte tempête au coeur d'un hiver particulièrement doux et mouvementé... Faisons à ce propos un petit rappel sur le mécanisme général du phénomène ! Comme toutes ses semblables, Daria, c'est son nom, est née sur une zone de conflit de masses d'air appelé "front polaire", entre la vaste dépression d'Islande et la ceinture anticyclonique des Tropiques... On devine déjà la genèse de Daria au large de l'Irlande !
Le front polaire se déplace au fil des saisons ! Il arrive parfois, plus fréquemment en hiver, qu'il évolue à notre latitude... Lorsque tous les facteurs sont réunis :
- un fort contraste de température,
- un flux océanique dynamique,
- et un puissant courant jet en altitude, les dépressions et leurs perturbations se succèdent ! Elles peuvent alors engendrer ces vents violents que nous appelons "tempête" ! Les plus dangereuses naissent quasiment à même le Pays, "explose" puis meurt en l'espace de quelques heures... On parle alors de "bombe" ou d'ouragan du type de ceux de 1999 !
Daria s'est donc formée dans la nuit... Très rapidement, le coeur de la dépression se creuse et se déplace vers l'Ecosse ! A peine 12 heures plus tard, les vents soufflent en tempête de l'Angleterre au Pays-Bas, en passant par le Nord-Ouest de la France ! Et La pression s'abaisse à 949 hPa à Edimbourg...
Près de Dieppe, le clocher de l'église d'Avremesnil n'y résiste pas ! Il est abattu et fracassé sur le cimetière en contrebas... Et le bilan humain est très lourd ! Près d'une centaine de personnes perdent la vie en Europe...
En France, on relève fréquemment des rafales de vent à plus de 160 km/h sur les caps et pointes de Bretagne, du Cotentin et du Pas-de-Calais ! Les 180 km/h sont approchés à Carteret ainsi qu'au Cap Gris-Nez...
Cette tempête marque malheureusement le début d'une longue série qui atteindra son paroxysme en février !
Reynald ARTAUD