Depuis la veille, il neige sans discontinuer sur l'Ile de France... Le Palais du Louvre se retrouve en pleine tourmente blanche !
Au fil des heures, les jardins du Palais Royal sont ensevelis.. Et les corniches des élégantes façades s'ornent de stalactites de glace !
Encapuchonnées, les statues des fontaines de la Concorde restent impassibles aux intempéries...
Rue de Rivoli, la chaussée n'est plus qu'un immense cloaque gelé ! Même l'accès au station de métro devient périlleux... Durant plusieurs jours, il est bien difficile de circuler dans la Capitale ! Les avenues et boulevards, d'ordinaire embouteillés, demeurent quasi déserts...
Du 1er au 3 mars, il tombe 40 cm à Paris intra-muros et jusqu'à 55 cm à Trappes ! Seul le terrible hiver 1709 avait fait mieux avec 60 cm de neige... Une rue de Viroflay se métamorphose ainsi en station de ski !
Au-delà des aspects ludiques, les transports sont entravés et l'approvisionnement en vivre et en énergie fortement perturbé... Quant au déneigement, il représente un travail de Titan ! Des prisonniers allemands sont mis à contribution pour dégager les chaussées...
Si de telles conditions compliquent singulièrement la vie des franciliens, elles nous offrent de bien belles images ! Comme cet extérieur nuit d'un square de Paris...
Une dépression stationne sur le Sud-Est de la France !
A l'avant, de l'air doux remonte de Méditerranée, tandis que de l'air froid descend de Grande-Bretagne...
Les températures maximales du 1er mars témoignent de ce conflit de masses d'air ! Près de 20° d'écart séparent la douceur azuréenne des frimas parisiens...
Dans un flux de Nord-Est froid et humide, la perturbation se déverse en flocons des frontières belges à l'embouchure de la Loire... Sur le Bassin parisien, ces chutes de neige sont abondantes et surtout persistantes ! D'où des accumulations rarement connues...
Reynald ARTAUD